Beubarz Team

La femme de Cowton questionna son mari sur l'identité du mystérieux pasteur :

? – Qui est ce jeune homme ?

Cowton répondit :

Cow – Je ne sais pas … Ce n'est pas le Pasteur Anderson qui est censé s'occuper de cette messe habituellement ?

Le pasteur fit un bond pour descendre de son estrade, s'approcha de Cowton et murmura tout en lui caressant les cheveux :

P – Pas ce soir mon fils … Notre cher pasteur est souffrant ce soir ! Un mal inconnu qui le ronge depuis plusieurs jours ! Craignant de ne pas pouvoir assurer votre messe, il m'a fait venir sur le champ ! Je ne pouvais refuser l'appel d'un ami dans le besoin !

Cow – Et vous-êtes ?

Pas – Le pasteur Poté … A votre service mais principalement à celui de Dieu !

Notre ami remonta sur l'estrade, se plaça derrière son pupitre, sortit une bible qui était remplie d'annotations. Il claqua des mains et s'exclama :

P – Dieu est … notre ami … MAIS AUSSI UN PUTAIN DE …

Y – Heu … Tu es sur qu'il est compétent en tant que Pasteur ?

L – Le meilleur que je connaisse ! Un vrai show man.

Yann et Lily se trouvaient sous l'église, dans une des caves de l'édifice. A côté d'eux se trouvait le pasteur, un bâillon sur la bouche et attaché comme un saucisson. Yann jeta un regard dans sa direction et demanda à son amie :

Y – Tu crois qu'on peut le laisser là ?

L – Bien sur ! Personne ne viendra ici, ce serait violer la maison de Dieu !

Y – Ce n'est pas ce qu'on vient de faire là.

L - J'n'ai jamais été une très grande amie avec les légendes urbaines.

Lily ouvrit une trappe qui menait directement à l'extérieur du bâtiment, derrière ce dernier. Leurs chevaux les y attendaient, tranquillement en train de brouter l'herbe séchée de la région. Ils grimpèrent sur leurs canassons, alors qu'ils pouvaient entendre Poté hurler des ignominies aux fidèles. Yann prit les rênes de sa monture et s'élancèrent à travers la campagne américaine. Ils devaient faire vite car ils savaient que Poté n'allait pas pouvoir les retenir longtemps. Les chevaux étaient aux galops, laissant derrière eux d'immenses trainées de sable. Lily tourna les yeux vers Yann, puis lui demanda, le visage marqué par un certain sérieux :

L – Tu es prêt ?

Y – J'ai toujours été prêt ! Après tout c'est mon boulot de traumatiser les méchants !

Ils traversèrent la ville à toute vitesse. Yann en profita pour jeter un dernier regard à l'office du Sheriff. Il soupira puis remit ses yeux sur sa route. C'était une nuit noire, comment jamais il n'en avait eu depuis bien longtemps. La lune illuminait l'immense propriété de Cowton, qui s'étendait sur plusieurs hectares. Lily s'arrêta subitement, et fit signe à Yann de faire de même. Il lui demanda ce qu'il se passait. Elle répondit :

L – Finalement il n'a pas laissé la propriété sans surveillance.

Face à eux, une vingtaine d'hommes lourdement armés entouraient la propriété, réagissant au moindre petit bruit. Yann descendit de son cheval, et déclara :

Y – Va falloir la jouer discrète je pense. La bande à Jim Bo monte la garde.

L – Exactement ! Tu vas pouvoir tester ton nouveau petit bijou ainsi.

Yann avait un pistolet entièrement modifié sur sa cuisse gauche. Il y avait quelques boutons dissimulés sur la crosse. Le chargeur de l'arme était étonnamment grand et l'arme possédait plusieurs canons. Le cowboy l'a dégaina. Lily lui indiqua d'appuyer sur l'un des boutons. Il s'exécuta et le pressa. Il entendit un petit click, et l'arme changea de canon, pour un plus fin avec un embout. Yann observa son arme pendant quelques instants puis se tourna vers Lily avec un air interrogateur. Cette dernière, tout sourire, lui expliqua :

L – C'est simple. Ton arme possède plusieurs types de tir, je te laisserais découvrir les autres en temps voulut. Celui que tu viens d'activer est le mode discret. Personne ne t'entendra tirer !

Y – Wow … C'est bien le cow-boy que t'a recueillit qui t'a appris ? Je suis impressionné.

L – Ne me remercie pas ! C'est normal. Bon on s'élance ?

Y – Je n'y vois pas d'objections.

Lily sortit son arme à son tour et ils marchèrent lentement en direction de la propriété.

P – NON MES FILS ET MES FILLES !! VOUS NE CONNAISSEZ PAS LA VALEUR DE LA VIE ! DIEU NOUS DIT DE NOUS PRIVER DE TOUT ALORS QU'IL PROFITE DE LA VIE, LA-HAUT DANS SA SUITE CELESTE !

Les fidèles regardaient Poté la bouche grande ouverte, totalement sous le choc de ce qu'il était en train de dire. Seul Cowton était comme absorbé par les paroles de notre héros, et c'était exactement ce qu'il voulait. Les paroles du Pasteur étaient comme destinées pour Cowton, c'était comme si tout ce qu'il disait retraçait sa vie. Poté descendit de l'estrade, s'approcha du riche homme d'affaire et s'exclama en prenant sa main :

P – Vous voyez cet homme … est quasiment à l'égal de Dieu. Il est riche, puissant, beau. La ville est à ses pieds et pourtant, il trouve le moyen de vous donnez de sa grâce, de sa patience. C'est un homme bon. Il est différent de Dieu.

Cowton flatté, remercia le pasteur qui retourna à son pupitre. Il prit une grande inspiration et s'écria :

P – C'EST POURQUOI NOUS DEVONS CHANGER DE DIEU ! COWTON DOIT ETRE VOTRE DIEU !

Un des hommes de Jim Bo se tenait près d'une grange, tranquillement en train de se rouler une cigarette. Il observait la petite rivière qui coulait non loin et qui servait à alimenter les esclaves en haut. Il s'apprêtait à allumer son mégot quand une ombre survit derrière lui, lui cacha la bouche et lui trancha la gorge. Il fit une vaine tentative pour se défendre mais il était déjà trop tard et il s'effondra aux pieds de Lily qui rangea sa dague. Elle fit signe à Yann qui s'avança lentement, regardant le cadavre au sol puis jetant un regard effrayé à Lily qui lui répondit avec un sourire. Notre héros se colla au mur de la grange, puis se pencha pour voir combien d'hommes se trouvaient dans les alentours. En compta 7. Il n'attendit pas une seconde de plus et enchaina les tirs. Ils tombaient les uns après les autres comme des mouches. Il put en descendre 6 jusqu’à ce que le chargeur soit vide. Le 7^ème homme remarqua la présence du cow-boy. Il était sur le point de prévenir ses compagnons mais l'arme de Yann fit un nouveau bruit, qui signala qu'elle était de nouveau rechargée. Il n'eut plus qu'à abattre le bandit. Une fois fait, il regarda son arme et pensa :

Y – C'est vraiment un petit bijou. Elle devrait vraiment songer à se reconvertir cette jeune fille.

Mais un coup de feu l'interrompit. Il entendit des cris et vit Lily se ruer vers lui. Il l'interrogea aussitôt :

Y – Qu'est ce qu'il se passe ?

L – Un des mecs a eut le temps de tirer pour avertir ses potes. Ils devraient être ici d'un moment ou à l'autre. Il va falloir trouver une idée et vite.

Yann et Lily cherchèrent une solution. Les yeux de Yann s'arrêtèrent sur les plantations de Cannes à sucre. Il se tourna vers Lily et lui chuchota le plan dans l'oreille. Quelques secondes plus tard, Jim Bo et ses hommes arrivèrent à la position supposée de nos héros. Mais personne ne s'y trouvait. L'un des brigands remarqua alors qu'une sorte d'entrée avait été creusée dans la plantation. Il le signala à son chef qui se frotta les mains. Pour lui nos 2 amis étaient piégés. Il ordonna à ses hommes de rentrer dans le champ, ce qu'ils firent arme à la main. Cependant, alors qu'ils s'avançaient dans l'immense plantation, ils remarquèrent très vite que le terrain n'était pas à leur avantage. Jim Bo cherchait à voir ou était rendu ses hommes, mais tout ce qu'il voyait n'était plus que d'immenses plants de cannes à sucre. Il s'arrêta un instant, puis se mit à hurler un à un les noms de ses hommes. Personne ne répondit. Il se mit à courir dans une direction pour sortir du champ, mais plus il courait plus il avait l'impression de s'enfoncer dans ce dernier. Soudain il se prit dans quelque chose et trébucha violemment sur le sol, rouvrant son ancienne blessure. Il s'aperçut qu'il venait de chuter à cause du cadavre d'un de ses hommes. Il tenta de se relever mais il remarqua des bottes de Cow-boy. Il leva les yeux et la dernière chose qu'il vit fut le canon de l'arme de Yann suivit d'un flash.

Lily attendait Yann, qui finit par sortir lentement de la plantation. Elle lui demande s'il avait éliminé les hommes de Jim Bo, ce qu'il confirma avec un geste de la tête. Elle dit alors :

L – Parfait ! Dans ce cas on va pouvoir prendre le produit qui est sur nos chevaux et ainsi …

Lily s'interrompit. Un homme habillé comme un habitant d'Asie passa à coté d'eux en râlant :

? – Toujours pareil ! C'est moi qui dois faire la bouffe pour 100 personnes alors que les autres prient gentiment leur dieu ! Tu parles d'une vie !

Il posa le panier qu'il portait, et trancha d'un geste précis avec le katana qui se trouvait à sa ceinture quelques plants de cannes à sucre. Il les ramassa puis s'apprêtait à repartir quand il se retrouva face à face avec Lily et Yann. Un long silence s'installa. L'homme balança les cannes à sucre en l'air et dégaina son katana en hurlant :

? – Vous êtes qui vous deux ?!

Lily et Yann restèrent songeurs pendant quelques instants, puis notre cow-boy s'interrogea à haute voix :

Y – J'en ai vu des asiatiques, mais un roux blanc comme un linge qui se prend pour un japonais … Là-jamais !

P – Bon … Quel heure est-il ?

Poté sortit de sa poche une montre à gousset, la fixa pendant quelques instants puis la rangea. Il reprit :

P – Oh déjà …. Je suppose que c'est maintenant que se termine mon sermon … A moins que vous vouliez encore un rappel ?

Gros silence dans l'assistance, jusqu'à ce qu'une voix ne s'éleva :

? – Ca suffit ! Ca fait déjà 3 fois que tu le fais ton putain de sermon.

P – Bon … très bien … Dans ce cas nous allons passer à la quête pour la maison de dieu.

Poté sortit une immense valise de derrière l'estrade et commença à passer dans les rangs de l'église. Il s'attarda un long moment sur Mr.Cowton qui, éblouit par la prestation de Poté quelques instants plus tôt, donna généreusement plusieurs liasses de billets. Il remarqua soudain un des membres de la nouvellement reformée Milice de Cowton se diriger vers l'entrée des caves. D'un bond, Poté se dirigea vers l'homme et lui dit :

P – Donnez pour la maison de Dieu mon fils.

? – Pas envi.

P – Monsieuuuuuuuuurrr …

Cowton se leva et ordonna à son milicien de donner un peu d'argent. Il s'exécuta mais poussa quand même le pasteur pour se rendre dans les caves. Poté finit sa quête puis se remit sur son estrade. Il ferma la valise, attrapa sa croix de fer géante et s'exclama :

P – Mes amis … Je dois m'en aller car le devoir m'appelle.

Cowton, surpris et peiné, se leva de sa chaise et demanda à notre héros :

Cow – Mais … Pourquoi ?

P – Je ne peux servir qu'une seule église. D'autres clie … Fidèles ont besoin de mes services.

Cow – Quand nous reverrons vous ?

P – Oh très bientôt ne vous faites pas de soucis là-dessus.

Le milicien entré plus tôt ressorti en trombe, accompagné du pasteur précédemment emprisonné. Il pointa notre héros du doigt tout en le traitant d'imposteur. Les fidèles furent émerveillés par ce retournement de situation, digne de meilleurs romans épisodiques du journal du coin. Poté fit un signe de la tête, poussa un bouton sur sa croix qui déclencha plusieurs tirs de mitraillettes sur Cowton et sa bande qui occupaient les 1ers rangs. Il profita de la panique pour active l'effet de propulsion de sa croix, ce qui le fit passer par la Fenêtre, le mettant hors de portée pendant quelques instants. Les miliciens passèrent par la porte d'entrée et rejoignirent très vite l'arrière de l'église, mais Poté avait déjà filé sur son cheval. Cowton, accompagné de Carter et sa garde personnelle, ordonna à sa milice de poursuivre Poté, remarquant que la trainée de fumée menait vers la ville. Cowton ajoute qu'il voulait qu'ils le ramènent vivant, pour apprendre à ce faux pasteur qu'il ne fallait pas jouer avec Mr.Cowton.

Yann et le mystérieux personnage se faisaient face, arme à la main. Yann déclara :

Y – Je te conseille de lâcher ton arme. Je t'aurais déjà descendu avant que tu ne puisses faire quoi que ce soit.

Le rouquin, explosa de rire puis rétorqua :

? – Laisses-moi rire ! Je t'aurais déjà tranché en morceaux avant que tu ne puisses faire quoi que ce soit.

C'est alors qu'une arme se plaqua sur sa tempe. Lily murmura :

L – Je ne crois pas non.

Le mystérieux melting-pot resta silencieux pendant quelques instants, puis répondit gentiment :

? – Est-ce qu'on peut négocier ? Je sais que vous êtes là pour mes trésors mais je peux vous en donner un si vous voulez.

Lily et Yann se regardèrent, amusés par ce qu'il venait de dire. Lily rétorqua :

L – Mais nous ne sommes pas là pour ça !

? – Quoi ?! Mais vous êtes là pour quoi alors ?

Y – Nous venons détruire les plantations de Cowton.

? – Oh … Dans ce cas je n'ai aucune raison de m'y opposer. Je ne suis qu'un simple esclave après tout. Bon bah je vous laisse alors.

Il reprit ses cannes à sucre et commença à reprendre sa route. Soudain il se stoppa. Il se remit à hauteur de nos amis, et demanda, l'air songeur :

? – Du coup … Comme je n'ai rien fait pour vous en empêcher … Je risque de bien morfler.

Yann haussa les épaules et Lily répondit, l'air désolé pour lui :

L – effectivement … Maintenant que tu le dis, c'est un risque.

? – Donc vaudrait mieux que je m'enfuie en fait.

Y – OUAIS FAIS CE QUE TU VEUX ON S'EN FOUT !!!!

? – ça vous dérange si … Je … Viens avec vous ? Vous savez je cuisine vachement bien et puis je ne prendrais pas de place !

Y – Alors là c'est …

L - … D'accord.

Y – QUOWA ?

Yann fixait Lily, outré que cette dernière accepte quelqu'un aussi facilement. Sur d'elle, elle expliqua que ça pouvait être pratique d'avoir un cuistot avec soi et en plus elle était sur qu'il avait d'autres compétences cachées. Le rouquin sauta de joie puis leur demanda de l'attendre juste cinq minutes, juste le temps pour lui de rassembler quelques affaires. Il fila alors que nos 2 amis commençaient à répandre de l'essence sur les plantations. Poté débarqua à son tour, Lily lui demanda comment ça s'était passé. Il décrit ce qui s'était passé dans l'église, entre sa performance et la découverte de Pasteur, ajoutant qu'il n'avait plus beaucoup de temps pour finir leur méfait. Soudain, une branche se brisa derrière eux, ils se retournèrent mais ne purent dégainer leurs armes. Un tir retentit, blessant Poté avec une balle dans le ventre. Il s'effondra, Lily cria tandis que Yann fixait l'assaillant, qui se trouvait être Jim Bo.

Sa mâchoire se disloquait, il ne parvenait pas à la maintenir fermée. Les seuls sons que sa bouche laissait échapper étaient des grognements quasi-animaux. D'ailleurs c'était ce qu'il était quasiment devenu, une bête. Il avait du sang sur tout le corps et sa main tremblait, mais il gardait toujours nos héros en joue. Il savait qu'il allait obtenir une belle récompense s'il capturait ces individus, de plus il allait pouvoir obtenir sa vengeance sur eux. Cependant il sentit quelqu'un s'approcher, ainsi que des bruits de casseroles, il se retourna pour se retrouver face au mystérieux rouquin, qui pointait son katana dans la direction du bandit. Ce dernier laissa échapper un grognement semblable à un rire en remarquant comment était équipé l'esclave. Le Rouquin avait le regard noir et déterminé. Il déclara :

? – Cette fois je vais l'avoir ma vengeance. Tu t'es moqué de moi toute ces années, tu m'as battu, tu m'as humilié mais au final, c'est moi qui vais avoir le dernier mot dans cette histoire. Dommage que ton visage ne soit plus capable de rendre une expression à peu près reconnaissable, j'aurais tout donné pour voir ton expression dans quelques instants.

Jim Bo ne semblait pas comprendre ce que voulait dire le rouquin. Le faux-japonais appuya sur le manche de sa lame, qui s'ouvrit pour laisser apparaitre un canon. Jim Bo grogna de terreur et était sur le point de tirer mais il ne fut pas assez rapide. La balle, qui traversa son crâne, le tua sur le coup. Il tomba comme une pierre. Yann était étonné de le voir ici. Le Roux dit alors :

? – Quoi ? Je fais une bêtise ?

Y – Heu nan … Pas du tout.

Lily, qui tentait tant bien que mal de soigner la blessure de Poté, s'écria :

L – BON ! On se dépêche de faire notre affaire ! J'ai un homme blessé ici.

P – Dieu me guide vers la lumière !

Lily lui mit une baffe tout en hurlant :

L – Oh ! Arrêtes de dire des conneries et restes avec nous.

Alors qu'ils rependaient les restes du produit sur les plantations, Yann se renseigna sur l'histoire du jeune rouquin. Ce dernier expliqua qu'il se nommait Max, qu'il se trouvait être un jeune irlandais  devenu orphelin après la mort de ses parents pendant la traversée vers les Etats-Unis. Un couple d'asiatiques l'ont recueillis et l'ont élevés comme leur propre fils. Malheureusement ils se sont installés dans la mauvaise ville, et pour monter son affaire, son père adoptif a dû emprunter de l'argent à Mr.Cowton qui savait qu'il ne pourrait jamais rembourser. Ainsi ses parents ont payé la dette de leur vie, étant trop vieux pour devenir esclaves, tandis que lui se retrouva esclave de Cowton en tant que cuisinier. Yann fut peiné par cette histoire mais Max lui répondit qu'il n'avait pas besoin de cela, car c'était du passé et qu'il fallait aller de l'avant.

Une fois le travail fini, Nos héros s'apprêtaient à partir quand le Cowboy remarqua quelque chose dans la grange. Il fut alors traversé d'une rage inexplicable. Lily le remarqua et lui demanda ce qui n'allait pas. Il répondit juste à ses amis de partir devant, qu'il les rejoindrait très vite. Lily tenta de s'y opposer mais d'un geste de la main, il l'arrêta. Lily ne chercha pas plus loin et s'en alla le plus vite possible en compagnie de Max.

Yann s'avança lentement dans la grange. En dessous le toit, attaché à une poutre, se trouvait un drapeau des confédérés. Mais pas n'importe lequel. Il s'agissait de celui du général qui l'avait torturé et qui avait massacré son unité. Les autorités avaient tenté pendant des années de le localiser, en vain. Il attrapa la corde qui maintenait le drapeau et le fit descendre.

La milice de Cowton traversa la ville à toute allure. Ils savaient qu'ils devaient faire vite sinon l'imposteur allait leur échapper. Mais alors qu'ils étaient arrivés à la moitié de la paisible bourgade, ils virent un immense nuage de fumée s'élevé de la propriété de leur patron. Ils accélérèrent la cadence, afin de voir de quoi il en retournait. Une fois sur place, un sentiment d'effroi s'installa parmi eux. La totalité de la plantation était en flammes, plus rien ne pouvait être sauvé. Et plusieurs cadavres jonchaient sur le sol, qui n'était plus que d'une couleur rouge sang. Ils n'eurent pas le temps de décider qui allait devoir annoncer la nouvelle à leur patron. Ce dernier arriva dans sa voiture personnelle et ne put que constater le désastre. Il descendit lentement de la carriole, écrasant le cigare qu'il avait de sa main. Carter qui venait d'arriver, par la stupeur, lâcha un juron. Cowton marcha parmi les cadavres de ses hommes, constatant qu'il avait été piégé. C'est alors qu'il vit quelque chose en train de bruler devant la grange. Ses yeux s'écarquillèrent, et sa rage explosa. Il hurla de toutes ses forces, criant sa colère devant ses hommes qui étaient effrayés. On venait de s'en prendre à sa plus grande fierté, ce qui lui restait de ses années en tant que général, son drapeau. Il se tourna vers Carter et lui dit, tout doucement avec toujours le visage marqué par la colère :

Cow – Je veux ses enfants de catins devant moi le plus tôt possible. Je veux leur faire payer. Je veux les voir souffrir, tu m'entends ? Donnes de l'argent à n'importe quel idiot qui pourra nous donner des infos sur eux ! Je les veux !

Car – Très bien ! Je m'en charge.

Carter s'en alla accompagner de ses hommes tandis que Cowton ordonna à sa milice d'éteindre l'incendie.

L – Vite ! Vite ! Dépêchez-vous !

Lily tenait ouverte la porte de l'église tandis que Max et Yann portaient péniblement Poté. Ils le posèrent sur un des bancs délabrés de l'église. Lily attrapa quelques outils et ordonna à Max de les faire chauffer. Yann quant à lui s'occupait de rassurer Poté qui délirait totalement :

Y – Tiens le coup ! Ce n'est rien de grave !

P – Dieu j'arrive ! Je t'ai dépouillé de ton argent et tu viens me chercher … UNE FOIS LA HAUT JE JURE QUE JE VAIS TE CASSER EN DEUX !

Y – VITE IL DELIRE !

L – Ah nan nan il est normal.

Max revint avec les outils et Lily s'attela à la tache. Max, trop douillet pour voir cette opération, décida d'aller faire à manger tandis que Yann donnait à Lily les outils afin qu'elle puisse tranquillement assurer l'opération. Poté avait été assommé au préalable afin de ne pas gêner l'opération. Après un certain temps, Lily retira la balle et referma la plaie.

Yann était dehors, en train de donner à manger aux chevaux. Lily et Max le rejoignirent. Lily s'exclama :

L – ça y est ! C'est fini ! Il va lui falloir des années pour reconstruire son terrain. Il est quasiment ruiné.

M –ça se voit que vous ne le connaissez pas.

Y – Qu'est ce que tu veux dire ?

M – Il a des dizaines de propriétés dans tout le pays. Vous croyez vraiment que la perte d'une plantation va l'affecter ? Ce n'était même pas sa propriété principale.

Yann et Lily se regardèrent. Ils venaient de comprendre que leur action était vaine, que ce n'était qu'un caillou jeté dans la mare. Max reprit :

M – Malgré tout … Je pense que vous lui avez porté un sacré coup. Il ne va pas s'en remettre de si tôt ! Je peux vous l'assurer. Mais nous devrions partir le plus tôt possible demain. Il va surement lancer ses hommes à notre poursuite.

Yann et Lily acquiescèrent du regard et Max rentra dans l'église. Alors que Yann s'apprêtait à faire de même, Lily déclara :

L – Merci de m'avoir aidé. Sincèrement.

Y – Pourquoi tu me remercies ? C'est toi qui m'as sauvé la vie. Je n'ai fait que te rendre l'appareil.

Yann reprit sa route mais Lily l'interrompit à nouveau :

L – J'ai entendu dire que tous les soldats de la Guerre de sécession venant de l'Union et qui ont été décorés, avaient un surnom, c'était quoi le tien ? J'ai cru comprendre qu'ils étaient marqués sur une plaque.

Yann fixa Lily pendant quelques instants puis lui répondit :

Y – Peut-être qu'un jour je te le dirais. Si tu es sage.

Yann réussit à enfin aller se coucher tandis que Lily resta quelques minutes supplémentaires afin de contempler les étoiles.

Durant la nuit, Yann rêva de ce qu'il lui était arrivé durant la guerre, et alors qu'il allait revoir le visage du fameux général, un bruit le réveilla. Il fit un bond tout en prenant soin d'attraper son arme. Il remarqua alors Max et Lily qui semblaient observer quelque chose par la fenêtre. Il les appela mais aucun d'eux ne répondit. Il s'approcha lentement pour voir quelle était la chose qui captait toute leur attention. Il fut parcourut d'un intense frisson en regardait par la fenêtre, qui fut ensuite suivit par de l'anxiété et de la terreur.

La Milice de Cowton entourait l'église, accompagné du Sheriff et ses hommes. Nos trois héros étaient sans voix, car ils savaient que dans cette configuration, ils n'avaient aucune chance de survivre. Carter descendit de son cheval et s'adressa à nos amis :

C –Je suis ici sous l'ordre du gouverneur de cet Etat …

M – De Cowton tu veux dire.

C - … Car vous vous êtes attaqués à la propriété d'un citoyen américain, détruisant des années de dur labeur et tuant plusieurs de ses hommes les plus fidèles. Nous vous demandons de vous rendre dans les plus brefs et aucun mal ne vous sera fait.

L – Tu veux dire plutôt qu'ils vont nous descendre dès que l'on va mettre un pied dehors.

Lily et Yann discutaient de la marche à suivre. Cependant Carter ne leur en laissa pas le temps. D'un geste du bras il ordonna à ses hommes de tirer sur l'église. Une déferlante de balles s'abattit sur nos héros. Yann eut juste le temps d'attraper Max et Lily afin de les faire plonger sur le sol. Les balles firent d'immenses trous dans la bâtisse qui commençait à faire des bruits inquiétants. Lorsque tout s'arrêta, Yann rouvrit les yeux, ils étaient couverts de balles, et Carter hurlait :

C – Nous vous laissons cinq minutes ! Pas plus ! Si vous ne sortez pas, il en sera fini de vous !

M – Nous sommes finis … On ne va pas s'en sortir vivant.

Max était allongé sur le dos. Ses yeux regardaient dans le vide. Lily se releva et dit :

L – Il existe un moyen.

Y – Lequel ?!

L – Il existe une vieille trappe dans cette église menant à un tunnel. Des hommes d'églises l'avaient construit afin de permettre à des soldats de l'union d'échapper à des confédérés. Cependant … Vous n'aurez jamais assez d'avance pour leur échapper.

M – Ce qui veut dire ?

L – Quelqu'un va devoir rester pour gagner du temps.

Les 2 hommes se regardèrent. Poté était déjà hors course puisqu'il était inconscient et blessé. Max se désigna dans un 1^er temps puisqu'il était le nouveau venu dans le groupe. Yann s'y opposait, disant qu'en tant que héros de guerre et veuf il n'avait plus rien à perdre. Cependant, Lily, de sa puissante voix, calma ses amis :

L – Je vais le faire ?

M – Pourquoi ?!

L – Parce que a moi toute seule je suis aussi compétente que vous deux réunis. Et je suis la seule à parfaitement maitrisé l'arsenal modifié.

Y – Mais … Ca n'a aucun sens … Tu n'as aucune raison de te sacrifier.

Lily fixa Yann avec un air mélancolique, et lui rétorqua :

L – Mon mentor m'a toujours dit qu'il faut se sacrifier pour ses convictions, et pour les personnes qui nous sont chères. J'ai envie de protéger Poté, toi qui m'a permit de réaliser une partie de ma vengeance, et ce japonais irlandais qui nous a sauvé la vie.

Yann voulut répondre mais Lily l'interrompit en pointant son arme vers le visage du cow-boy. Elle s'exclama, la voix tremblante :

L – Vas-t-en ! C'est un ordre !

Yann regarda Lily droit dans les yeux. Il finit par lui tourner le dos afin de rejoindre la trappe que Max avait déjà ouverte. Il s'arrêta à mi-chemin et déclara :

Y – J'espère pour toi que tu vas revenir d'ici vivante. On doit encore éliminer Cowton.

Lily, qui savait déjà comment ça allait se finir, lui répondit malgré tout :

L – Bien sur … Je vais tout faire pour.

Y – Très bien.

Yann rejoignit Max et l'aida à faire descendre Poté dans la trappe. Il fit un dernier signe à Lily, puis il ferma la trappe. Lily la bloqua avec un banc, afin que ses amis ne puissent pas faire demi-tour.

Carter regarda sa montre. Les cinq minutes étaient écoulées. Il leva le bras en l'air, prêt à donner le signal à ses hommes d'ouvrir le feu. C'est alors qu'une balle le frôla de quelques centimètres, et déclencha l'explosion d'une charrette derrière lui, Tuant 2 personnes au passage. Ceci fut suivit de plusieurs explosions qui décima une bonne partie de la milice et des hommes du sheriff. Carter ordonna à ses compagnons de faire feu, qui ne se firent pas prier.

Très vite Lily était assaillit de balles, alors que les siennes venaient à manquer. Vide, elle balança son colt et attrapa son fusil. Elle descendit six personnes supplémentaires mais une balle lui écorcha le visage, qui fit couler du sang sur son œil, lui obstruant la vue. Elle s'assit contre un pilier, il lui restait plus que six balles dans son dernier colt. Elle était sur le point de tout abandonner, d'en finir pour ne pas tomber entre leurs mains. Cependant elle repensa à sa mission, qui était de gagner du temps pour ses amis. Elle se leva, se remit à sa fenêtre et tira à nouveau. La porte de l'église explosa soudainement, le choc propulsant Lily contre un mur.

Yann et Max observèrent les alentours en sortant du tunnel. Personne à des kilomètres. Max demanda au cow-boy :

M – Tu penses qu'elle s'en est sortit ?

Yann ne répondit pas, ce qui suffit à Max. Ils aidèrent Poté à marcher, qui venait de reprendre connaissance, et s'en allèrent vers une destination inconnue.

Lily était attachée contre le pilier d'une pièce quelconque. Du sang coulait de sa bouche et elle avait des bleus partout sur le corps et le visage. Un homme sortit de l'ombre, les mains pleines de sang. Il lui attrapa le visage et le mit face au sien. Il lui chuchota :

Cow – Ce n'est pas grave que tu ne veuilles rien dire, J'ai toute la nuit devant moi.

The Things I Did ( Lonesome Cowboy origins Part III)

End.

Theme :

Artics Monkeys – Do I wanna Know.

Witch Hunter – Shell Guitar Version.