Posted by : Maxime Hamon
mercredi 22 juillet 2015
- - J'en peux plus.
- - Il faut qu'on continue à avancer.
- - Ca ne sert à rien !!
- - Il n'y a rien à des kilomètres autour de nous !
- - Il faut qu'on soigne Poté … Sa blessure
s'infecte.
Max et Yann titubaient, aidant Poté à marcher à l'aide de
leurs épaules. Ca faisait des heures qu'ils se déplaçaient à la recherche d'une
âme charitable, mais soit les gens leurs refusaient l'hospitalité en leur
claquant la porte au nez, soit ils devaient échapper à des fermiers enragés qui
leurs tiraient dessus. Ils arrivèrent face à une ultime maison, mais Max n'en
pouvait plus et se laissa tomber sur le sol, totalement épuisé. Yann tenta de
se rapprocher un maximum dans la maison pour alerter les habitants mais très
vite il ne supporta pas le poids de Poté et fini par chuter à son tour. Ses
forces l'abandonnaient, et il finit par s'évanouir. La porte de la maisonnette
s'ouvrit, un homme s'approcha de nos amis, et il alerta en panique sa famille
qui se rua pour amener nos amis à l'intérieur.
Le sommeil de Yann était agité. Il se trouvait une fois de
plus sur le champ de bataille, avec des cadavres de nordistes autour de lui. Un
de leur général s'avança tranquillement vers lui, l'arme à la main. Il s'arrêta
face à notre héros. Yann reconnut aussitôt son visage, il s'agissait de Cowton.
Le général colla son arme contre la poitrine du Cow-boy puis lui dit :
Cow – J'ai gagné, encore une fois.
Il tira en plein cœur.
Yann se réveilla en sursaut. Il était dans une petite
chambre, avec autour de lui des robes
ainsi que des poupées. Après quelques secondes dans le dur, il attrapa sa
chemise, l'enfila en 4ème vitesse et sortit de la pièce.
Il se retrouva dans un petit couloir menant à plusieurs
portes, il descendit lentement les escaliers. Il arriva dans le salon, ou il
aperçut Max, entouré de deux enfants qui regardaient religieusement ce qu'il
faisait. Yann après avoir sentit la bonne odeur qui embaumait la pièce, compris
que l'irlandais était en train de faire à manger. Ce dernier remarqua sa
présence et lui fit signe avec l'ustensile qu'il utilisait. La maitresse de
maison entra dans la pièce avec du pain dans les bras. Notre héros reconnut
aussitôt la femme accompagnée de sa famille qu'il avait sauvée quelques jours
plus tôt des griffes de la bande à Jim Bo. Il mit genoux à terre pour la
remercier mais cette dernière dit à notre ami de se relever, car ce n'était pas
nécessaire d'aller aussi loin. Il demanda à Yann s'il avait bien dormit, ce
dernier répondit timidement que oui. Il enchaina en posant des questions sur
Poté, ou il se trouvait, comment il allait etc. Elle acquiesça d'un sourire et
indiqua la porte entrée. Le cow-boy ouvrit la porte et vit Poté en train de
discuter avec le mari. Il s'approcha doucement, remercia le mari à son tour qui
répondit que c'était sa manière à lui et à sa famille de le remercier lui et
ses amis. Il déclara qu'il devait rapporter des légumes à l'intérieur et laissa
Poté et Yann entre eux. Le blondinet s'installa à coté du géant sur la
barrière. Il eut d'abord un long silence pendant quelques instants et Poté se
décida à le rompre :
P – Ca va ?
Y – Ca peut aller. Un peu la tête qui tourne. Et toi ta
blessure ?
P – Rien de grave, fort heureusement. Le mari m'a aidé à la
soigner de manière plus efficace.
Y – Je vois.
P – C'est elle qui t'a demandé de partir n'est-ce pas ?
Yann fut un peu désarçonné par la demande de Poté. Il tourna
la tête, pour se retrouver à regarder droit dans les yeux du géant qui
affichait un air grave. Le Cow-boy détourna rapidement les yeux, baissa la tête
quelques instants puis lui répondit :
Y – Oui.
P – Tu crois que …
Y – Nan … C'est une dur à cuire.
P – C'est tout son style. Elle n'en fait qu'a sa tête. Elle
est vraiment sa digne héritière.
Y – Qui était l'homme qui vous a formé ?
P – Oh … Un ancien chef d'une grande bande de bandits qui
avait juré de s'attaquer qu'aux riches prolétaires. Il les a quitté après que
les siens s'en soient prit à des esclaves indiens qui récoltaient de l'eau. Il
est devenu alors un Cowboy solitaire, combattant pour la veuve et l'orphelin.
Un jour, il recroisa le chemin de ses anciens compagnons d'armes, alors qu'ils
étaient sur le point de s'attaquer à la ville de pêcheurs dans laquelle il
résidait.
Y – Il s'est passé quoi ?
P – Je n'y étais pas. Mais la rumeur raconte qu'il défendu
la ville seul, et qu'il n'aurait épargné aucun des assaillants. Et une fois que
tout était terminé, il disparu aussi vite qu'il était apparut. La rumeur se
répandit très vite au fur et à mesure des interventions de notre mentor, et
avec le temps il fut surnommé le …
Y - … Lonesome Cowboy.
P – Tu le connais ?
Y – Bien sur que je le connais ! On en parlait lorsque
j'étais dans l'armée. Il aurait tué de nombreux sudistes qui s'en prenaient aux
esclaves. Une véritable légende. Mais comment vous l'avez rencontré ?
P – Il m'a recueillit alors que j'étais le martyr d'un
pasteur. Et pour Lily tu connais déjà l'histoire.
Y – Mais … Il lui est arrivé quoi ?
P – On ne sait pas … Du jour au lendemain il a disparu. On
n'a plus eu de nouvelles. Il a sans doute estimé qu'on avait plus besoin de
lui.
Y – Je vois …
P - Tout ce qu'il nous a laissé, c'est a chacun de nous
deux cette médaille.
Il ouvrit un peu sa chemise, montrant une vieille médaille
rouillée. Yann l'observa pendant quelques secondes mais très vite il remarqua
les cicatrices présentes partout sur le corps de son ami. Poté s'en aperçut et
reboutonna très vite sa chemise. Le Cowboy s'apprêtait à dire quelque chose
mais le cri d'un des enfants les interrompit, les invitant à venir manger.
Nos amis ne se firent pas prier et rentrèrent tels des
chiens affamés, ils s'installèrent à table et dévorèrent le repas qu'avait
préparé Max. Le chef de famille stoppa nos amis en demandant à Poté de dire le
bénédicité. Poté regarda chacune des têtes qui le fixaient. Il bredouilla une
brève prière en rapport avec l'argent et se jeta de nouveau sur sa nourriture,
devant le regard médusé de ses amis ainsi que ceux des différents membres de la
famille. Après quelques minutes, quelqu'un frappa à la porte. Le père se leva
de son siège et se dirigea vers la porte, qu'il ouvrit d'un coup sec. Un jeune
garçon lui tendit un journal. L'homme fouilla dans sa poche et donna quelques
pièces au garçon qui s'en alla aussitôt vers une autre maison. Le fermier
s'installa sur sa chaise et se mit à lire alors que les autres continuaient de
bruyamment dévorer leur repas. Soudain, il s'arrêta sur une page. Il hésita
quelques secondes puis déclara en tendait le journal à Poté :
Père – Je crois que ceci pourrais vous intéresser.
Poté attrapa le journal d'une main et lut aussitôt la page
que le fermier lui indiqua. Plus il lisait plus son visage se décomposait. Max,
interloqué, fixait le visage de Poté sans comprendre ce qu'il se passait. Le
blondinet se pencha légèrement pour voir de quoi il en retournait. Il manqua de
tomber de sa chaise rien qu'en lisant le titre de l'article.
L'article annonçait l'exécution de la criminelle ayant
détruit une grande partie de l'exploitation de Mr.Cowton, son personnel n'ayant
pu contenir l'incident. Il est aussi écrit que Cowton comptait faire un exemple
de cette jeune femme, d'origine indienne, et montrer que les seuls vrais
habitants de ce pays étaient les blancs et non les peaux-rouges. La mise à mort
était programmée au lendemain, et de nombreuses personnes y étaient conviées.
Yann fit un bond et frappa de son poing sur le table,
s'exclamant qu'ils devaient faire quelque chose. Il ne pouvait pas laisser Lily
dans cette situation. Poté posa le journal, son visage était entièrement
inexpressif. Max attrapa le bout de papier pour voir ce qui énervait ses amis,
même s'il s'en doutait. Le chef de famille ainsi que sa femme tentèrent de
calmer nos amis :
Mère – Ca ne sert à rien de s'y jeter tête baissée. Vous
allez vous faire tuer.
Père – Elle a raison. Après tout, elle s'est sacrifiée pour
vous.
Yann et Poté acquiescèrent d'un geste de la tête, mais ils
ne pouvaient se résoudre à ne rien faire. Max, qui était toujours en train de
lire, prit la parole.
M – Et si on s'invitait à la soirée ?
Y – Qu'est ce que tu veux dire ?
M – Je suppose que de nombreuses personnalités vont venir
dans la région, sur l'invitation de
Cowton. Mais le connaissant il a invité des personnes qu'il ne connait même
pas. Donc il suffit d'en piquer une et de s'inviter à l'exécution.
P – Ce n'est pas un peu malsain d'inviter des gens à une
mise à mort comme si c'était une fête mondaine ?
M – Oh si tu savais … L'élite de ce monde est en fait composée
des pires raclures. Et Cowton doit être en tête de liste. Ils raffolent de ce
genre d'évènement.
Y – On procède comment du coup ?
Le fermier attrapa une vieille carte et la posa sur
l'établit de sa grange. Il était entouré de nos héros, qui fixaient la carte
avec grand intérêt. Il tapota un endroit, indiquant qu'il s'agissait de la
route la plus sure afin de se rendre dans la ville de Cowton. Yann questionna
le fermier :
Y – donc si un notable devait passer par là … Ce serait
obligatoirement par ce chemin ?
Fer – Oui c'est ça. Donc si vous devez arrêter une diligence
ce sera forcément là.
Poté prit un air songeur, et interrogea ses amis :
P – Mais du coup …. On va s'y prendre comment ?
P – Franchement vous me décevez là.
Les 3 beubarz se tenaient en plein milieu de la route, avec
un tronc d'arbre devant eux. Ils étaient habillés en desperados et se tenaient
prêt, arme à la main. Yann répondit :
Y – On n'a pas le choix ! C'est la seule manière d'obtenir
une invitation.
P – Ouais mais quand même … se faire passer pour des bandits.
M- Faut savoir mettre les moyens !
Y – Il a raison !
Soudain ils se turent. Ils entendaient des bruits de chevaux
ainsi que des coups de fouets. Ils se tinrent prêt à braquer la diligence.
Cependant ce qui arriva ne fut pas ce qu'ils avaient envisagé. Ils se
retrouvèrent face à un groupe de bandits très bien habillés. Ces derniers s'arrêtèrent
près du tronc. Le chef descendit de son cheval, tapota sur le tronc avec le
pied puis demanda à nos amis :
? – Vous comptez faire quoi ?
Y – Heu …. Nan voyons …
? – Nan parce que j'ai cru que …
Y – Tirez !!
Y – Bon …. Là c'était une erreur de parcours.
Nos 3 amis étaient couvert de sang, ils avaient planqué les
cadavres quelques mètres plus loin, tout en prenant soin de relâcher les
chevaux. Max nota malgré tout :
M – Au moins on s'est débarrassé de bandit ! Et ça c'est
cool !
P – Ca ne fait qu'ajouter quelques mètres de plus à notre
longue liste ! Dieu ne me le pardonnera jamais ! Je refuse de faire la manche
pour aller au paradis !
M – De … Quoi ?
Y – Chut ! Quelqu'un arrive !
Une diligence fit finalement son apparition. Les 3
desperados menacèrent le véhicule et ses conducteurs de leurs armes. Ils se
rendirent sans hésiter. C'est alors que l'un des occupants sortit pour voir
quel était le problème. En voyant comment était habillée la personne, Yann se
dit :
Y – Ah nan …. On ne va quand même pas devoir…
? – Alors … Donc vous êtes la Famille Quakerson, de la
communauté Amish de Jefferson c'est ça ?
Un homme armé d'un colt gardait l'entrée de la propriété de
Cowton, qui avait été transformée en lieu de réception pour l'occasion.
D'ailleurs alors qu'ils marchaient à travers le lieu pour tenter de trouver une
trace de Lily, Yann aperçut Cowton. Il s'apprêtait à dégainer mais Max l'en
empêcha. Il chuchota :
M – Pas maintenant … Plus tard.
Yann resta à fixer Cowton pendant plusieurs secondes, puis
il finit par se calmer. Il décida de marcher un peu pour s'apaiser totalement.
Poté quant à lui savourait une coupe de champagne en observant les différents
invités. Il y avait de riches propriétaires, accompagnés de leurs enfants, ou
encore des religieux. Poté bu une gorgée puis commenta :
P – Monde de taré …. Une exécution comme lieu mondain.
Il posa son verre et s'apprêtait à reprendre ses recherches
lorsque son regard se posa sur un invité. C'était un cow-boy portant un très
long manteau qui avait un immense dessin de tête de mort dans le dos. Une
sensation étrange lui traversa le corps alors qu'il ne lâchait pas du regard le
mystérieux Cow-boy. C'était comme si il l'avait déjà vu, mais ne voyant pas son
visage ce n'était qu'une supposition. Il cligna des yeux et perdu l'homme du
regard. Il partait pour tenter de le retrouver mais un homme frappa des mains
pour attirer l'attention de l'audience.
Cowton était sur une estrade, arborant fièrement un costume
hors de prix et une mine des grands jours. Il s'éclaircit la gorge et déclara :
Cow – Je suis content de vous avoir ici ce soir. Vous savez
… J'ai vécu quelques jours particulièrement éprouvants. J'ai du faire face à
une personne me souhaitant du mal. Je ne pense pas qu'elle soit seule et mes
hommes recherchent encore activement ses complices. Nous l'avons interrogé …
longuement … mais elle n'a rien voulut dire. Ce n'est pas grave. Ce n'est pas
grave. Cependant à cause d'elle … Je vais devoir quitter cette région … Et
rejoindre ma ville natale, là ou se trouve ma vraie maison. Ce n'est que
provisoire bien sur. Mais je dois attendre que ma propriété soit reconstruite,
et ça va prendre du temps.
Le public fit savoir sa déception. Le noble calma les choses
d'un geste de la main et reprit :
Cow – Mais ce soir est un jour de fête donc ne parlons pas
de ça. Nous allons montrer ce qu'est la justice à l'américaine ! Nous allons
montrer à ces gens pourquoi nous tenons tant à ces valeurs. Et enfin … Nous
allons montrer à cette peau-rouge, ce qu'il en coûte de s'attaquer à notre
volonté.
Une porte s'ouvrit. Les trois infiltrés tournèrent la tête
et furent aussitôt effarés. Lily avait le visage déformé, des bandages partout
sur le corps et elle éprouvait de la peine à marcher. Du sang séché était
présent un peu partout sur son visage. Elle avait la tête baissée, la hochant
de gauche à droite à chaque pas. Deux hommes l'aidaient à marcher. Ils la
mirent à genoux à coté de Cowton. Elle ne broncha pas, son regard étant sans
vie. Cowton sourit et s'exclama :
Cow – Ah ! Comme vous pouvez le voir, elle n'est pas dans
son meilleur état … mes hommes l'ont quelques peu secoués la pauvre femme.
Enfin pauvre femme … Je ne vais pas la plaindre non plus. Je pense qu'elle
devrait plutôt se sentir honorée de vous servir de divertissement. N'est ce pas
?!
Cowton mit un coup de pied au visage de Lily qui se fracassa
le crâne contre le sol. Poté, de rage, manqua de dégainer son arme, mais Yann
bloqua son bras, lui disant que ce n'était pas le moment.
Le riche propriétaire fit signe à l'un de ses gorilles, qui
lui apporta 2 colts incrustés de diamants. Il pavana quelques secondes autour
de Lily, qui restait le visage collé contre le sol. Il se baissa, l'attrapa par
les cheveux et susurra à ses oreilles :
Cow – C'est ça qui va t'enlever la vie. Apprécie ces
derniers instants avant de rejoindre tes sauvages d'ancêtres.
Il se releva d'un bond et montra les armes aux invités qui
gloussaient comme des idiots. Poté serra si fort les dents que du sang
commença à couler de sa bouche. Le riche
propriétaire, jouant avec ses armes déclara :
Cow – Pour vous … ce soir … je vais frapper le marteau de la
justice sur cette indienne ! Car après tout, la loi dans cette propriété, c'est
moi !
Lily se releva péniblement, le regard toujours vide. Cowton
plaqua le canon de son arme contre le crâne de Lily et commença un décompte
jusqu’à 10. Les invités le reprenaient en cœur.
Les trois héros n'en pouvaient plus. Ils
étaient sur le point de passer à l'action mais c'est alors qu'ils virent
l'impensable. Lily releva la tête et d'un signe, elle leur dit non. Le temps
s'était comme figé autour d'eux. Elle indiqua du regard les différents côtés de
la réception. Max tourna la tête à gauche, Poté à droite. Ils ne pouvaient que
constater la chose. L'endroit était cerné par des hommes surarmés, qui
semblaient attendre quelque chose. Même si Lily n'avait rien dit, Cowton devait
se douter de la présence de complices et qu'ils tenteraient quelque chose ce
soir, et comme des bleus, ils sont tous les trois tombés dedans. Les trois
hommes regardèrent à nouveau Lily. Le compte à rebours était rendu à 4. Elle
fit un sourire triste qui semblait dire " Ce n'est pas grave. Vous avez
essayé. Il était plus fort c'est tout." Des larmes coulaient le long de
son visage. Cowton affichait une tête de psychopathe avide de sang, son doigt
s'apprêtait à appuyer sur la détente. Yann n'en avait que faire, il attrapa son
colt mais un bruit de coup de feu l'interrompit.
La totalité de la salle se tourna
vers le bruit. Ils virent alors un homme, un gun dans chaque main, qui venait
de descendre deux miliciens à Cowton. Poté reconnut aussitôt le mystérieux
bandido qu'il avait aperçut plus tôt, mais un foulard l'empéchait de voir son
visage. L'inconnu, avec une vitesse et une agilité quasi-surhumaine, enchaina
en tuant quatre autres miliciens. Cowton tenta de lui tirer dessus mais d'un
seul geste, l'inconnu le désarma de ses deux pistolets. Poté reprit ses esprits
et hurla à Yann d'en profiter. Le cow-boy sortit son arme, pointa le
propriétaire et appuya sur l'un des boutons de sa crosse. Une balle blanche
sortit du canon, traversa la pièce et explosa au contact de Cowton, l'envoyant
valser hors de l'estrade tout en répandant un épais nuage de fumée. Poté fit un
feu de couverture tandis que Max se rua en direction de l'estrade. Il prit son
sabre et trancha quiconque se mettait en travers de son chemin. Il sauta sur
l'estrade et mit Lily sur son dos. Il s'apprêtait à partir mais Carter apparut,
arme à la main, et lui dit en le menaçant :
Car – Tu croyais que j'allais
vraiment te laisser t'enfuir ? Melting-pot de mes deux.
? – Oh oui tu vas le laisser.
Car – Que …
Une ombre apparut derrière Carter,
et le frappa d'un coup de crosse en plein visage. Ce dernier tomba sur le sol,
à moitié sonné. L'ombre avança vers Max, qui se tenait prêt l'arme à la main.
Il s'agissait de Yann qui était venu lui prêter main forte. A eux deux, ils
soulevèrent Lily et coururent en direction de Poté qui assurait leurs arrières.
Alors qu'ils fuyaient, ils jetèrent un dernier regard vers leur sauveur. Ce
dernier regarda Poté et lui fit un clin d'œil. Le géant finit enfin par trouver
qui était ce mystérieux personnage, mais Max empêcha son ami de faire quoi que
ce soit. Le poussant vers la sortie.
Poté ouvrit le chemin en tuant
tous ceux qui tentaient de leur barrer la route. Malheureusement, une fois à
leur diligence, ils virent les Amish qu'ils avaient détroussés plus tôt en
train de les décrire à des miliciens de Cowton. Ils durent alors changer de
tactique et voler des chevaux dans une des étables encore intacts. Alors qu'ils
faisaient grimper Lily sur une monture, Carter et ses hommes arrivaient sur
eux. Nos héros durent utiliser leurs armes pour tenter de stopper les
assaillants, mais ils étaient trop nombreux. Ils accélèrent donc leur fuite,
tout en prenant le temps de relâcher les canassons du shérif et de ses
subalternes qui se trouvaient comme par hasard dans cette étable. Durant leur
retraite, nos amis entendaient encore des coups de feu, mais aucun ne les
atteignit. Poté entendait Lily l'appeler d'une voix très faible mais ce dernier
lui répondit de se taire et d'économiser ses forces. Ils galopèrent pendant
plusieurs longues minutes, qui parurent des heures. Ils se cachèrent sur le
sommet d'une colline. Lily appelait encore Poté et lui demandait de descendre
du cheval. Il rétorqua qu'ils n'avaient pas le luxe de se rendre vulnérable
mais lorsqu'il vit les têtes de Yann et Max, il daigna regarder Lily. Cette
dernière avait trois balles logées dans le corps. Son sang collait le long du
cheval et un voile se développait sur ses yeux.
Poté bondit et fit descendre Lily,
la posant sur le sol. Yann et Max le rejoignirent, le premier lui demandant :
Y – C'est grave ?
Le Pasteur examina les blessures. Deux
balles lui avaient transpercé les poumons et une troisième le ventre. Elle
était très gravement blessée, et les chances qu'elle s'en sorte étaient proche
du 0. La respiration de cette dernière devenait de plus en plus faible. Poté
voulut la rassurer mais Lily l'interrompit :
L – Ca sert a rien … Je suis
foutue n'est ce pas ?
Poté ne répondit pas. Max se leva
et s'en alla un peu plus loin, souhaitant laisser Lily avec ses amis. Lily
toussa quelques gouttes de sang puis chuchota :
L – Mourir Ici alors que vous avez
fait tout ce chemin pour venir me chercher … L'ironie de la chose.
Y-
Je …
L – Chut. Ca ne sert à rien de
faire parler ta pitié. C'est comme ça … Je vais partir devant.
Poté pleurait en silence. Des
larmes commencèrent à apparaitre sous les yeux de Lily qui reprit :
L – C'est trop tôt … C'est juste
trop tôt. Je ne veux pas partir maintenant.
Y – Je suis désolé … Désolé …
L – Ce n'est pas de votre faute.
J'ai juste voulut faire mon héroïne … Ca à payer nan ? Vous êtes en vie … C'est
tout ce qui importe … po … pour moi.
Les yeux de Lily commençaient à se
fermer. Sa voix devenait presque inaudible. Poté commençait à supplier Lily de
ne pas les quitter. Lily tourna la tête vers Yann et lui demanda :
L – Tu promets … de t'occuper de
lui ?
Y – Oui ..
L - Il n'est pas grand-chose ….
Sans quelqu'un …. Pour veiller sur lui … et une dernière chose …
Y – Oui ?
L – C'était quoi ton surnom ?
Yann fut surpris dans un 1er
temps. Mais elle s'évanouit vite et avec un sourire bienveillant, il se baissa
et le chuchota à l'oreille de Lily. Lorsqu'il eut fini, cette dernière rigola
péniblement et dit :
L – C'est marrant … Ca te va
bien …. Ne change pas dans ce cas … Tu
es trop bon pour ce monde, Yann.
Y – Comme toi …
Lily ne répondit pas. Elle n'en
avait plus la force, ses yeux se fermaient petit à petit. Sa main ne serrait
plus celle de Poté et enfin sa respiration se stoppa. Yann, abasourdi, fit un
pas en arrière, se leva et s'éloigna, ne souhaitant pas montrer son chagrin. Le
géant lui ne put se contenir. Il secoua Lily en hurlant mais cette dernière
n'était plus qu'un corps mort, sans vie. Le pasteur se rendit à l'évidence, et
pleura en silence, agenouillé face à son amie, celle avec qui il avait passé
une grande partie de sa vie. Il était maintenant seul. Le cow-boy s'arrêta au
bord de la colline, s'essuya les yeux, et fini par jeter un œil vers Max. Il ne
voyait pas son visage, mais il entendait juste les reniflements de son ami, il
se contenta juste de le laisser en paix avec sa tristesse.
Yann leva les yeux au ciel, et
alors qu'il voyait les étoiles briller, il ne put que constater l'étendu de ses
nombreux échec. De nombreuses personnes sont mortes par sa faute. Sa famille,
parce qu'il a tenu à défendre son foyer. Les esclaves, parce qu'il refusa de
renoncer à ses convictions. Enfin Lily, qu'il a laissé mourir. Elle avait sans
doute raison, il n'est pas fait pour ce monde. Il se tourna vers Poté, La
pasteur qui se servait de Dieu pour gagner de l'argent, et de Max, l'irlandais
aux origines diverses et variées. Il arriva à une conclusion. Peut-être qu'ils
avaient été réunit pour cette raison, le fait qu'ils étaient en décalage par
rapport à ce monde. Yann déclara qu'ils
devaient enterrer Lily dignement, dans la pure tradition de ses ancêtres. Ils
creusèrent un trou, entourèrent son corps d'un drap et Poté récita des prières
indiennes.
Alors que le soleil se levait sur
la colline, une ombre apparut près de nos 3 amis qui se tenaient en ligne face
à la tombe. Ils dégainèrent mais l'homme les désarma en un seul geste. Il
s'approcha en titubant. Il avait une barbe de trois jours, des cernes sous les
yeux et une cicatrice en forme d'étoile sur la joue. Le pasteur reconnut son
mentor et ému par ces retrouvailles, il voulut lui dire quelques mots.
Cependant ce dernier passa à coté de lui sans lui prêter attention et se jeta
directement vers Yann, l'attrapant par le col. Il s'écria :
? – Comment t'as pu la laisser
mourir ?! Elle ne méritait pas ça !
Le cowboy fixa le lonesome cowboy
pendant quelques instants et lui répondit :
Y – Ce ne serait pas arrivé si
vous ne les aviez pas abandonnés.
LC – Tu ne sais rien. C'est pour
leur bien que j'ai fait ça … Ils ne pouvaient plus rester avec moi ! J'étais
dangereux pour eux.
Y – Dans ce cas nous sommes deux.
Le mentor serrait des dents. Notre
héros baissa le regard et vit du sang couler le long de son corps. Le mentor le
remarqua, lâcha Yann et referma son manteau. Il fit face à Poté et lui dit :
Lc – Désolé de ne pas avoir été là
à temps. Je n'ai pas su vous protéger. Cependant … Je pense que je n'aurais pas
changé grand-chose. Je ne suis qu'une relique du passé.
P – Je … Je …
Lc – Ne dit rien … Je vois que
vous avez eu le temps de vous faire des amis tout les deux. Aussi originaux soient-ils.
Malgré tout … Vous avez muri … J'aurais aimé être là pour voir ça. Ma profonde
tristesse est emplie avec cette petite joie.
Le Lonesome cowboy baissa la tête,
puis se retourna vers Yann et lui dit :
LC – Mais de là à croire qu'il
croiserait une légende de l'armée comme toi … Je ne m'en saurais jamais douter
…
Poté, intrigué, questionna son
mentor :
P – Tu le connais ?
Lc – En quelques sortes … Il est
un peu comme moi … Une rumeur. Et on a quelque chose en commun.
P – Quoi donc ?
Lc – C'est plus drôle si tu le
découvre par toi-même.
P – Mais pourquoi …
Lc – Je suis revenu ? J'ai vu
l'article dans le journal. J'ai accouru le plus vite que j'ai pu. J'ai réussi à
les retenir suffisamment longtemps … Enfin pas assez apparemment.
Il posa son regard sur la tombe de
Lily. Il marcha lentement en direction de cette dernière. Il avait le dos
légèrement courbé. Il toussa puis ordonna à Yann de venir près de lui :
LC – J'ai quelque chose pour toi.
Il tendit une médaille au héros.
Ce dernier surpris, la prit tout ayant un air interrogateur. Le Lonesome Cowboy
murmura :
LC – Gardes la … Je ne vais plus
en avoir besoin. Elle était comme moi tu sais. Si elle t'a sauvé ce n'est pas
pour rien.
Y – Comment vous …
Lc – Tu es supposé être mort je te
rappelle, le Shérif Carter n'a pas cessé de faire répandre l'information. Si tu
es avec eux c'est qu'elle t'a sorti d'un mauvais pas.
Y – C'est vrai.
Le vieux cowboy regarda notre
héros droit dans les yeux, et lui demanda, l'air solennel :
Lc – S'il te plait. Fais en sorte
que sa mort ne soit pas veine. Je ne veux pas que ses idéaux disparaissent dans
la tombe. On s'est compris ?
P – Mais …
Y – On s'est compris. On y va les
gars.
P – Quoi ?
Yann grimpa sur sa monture. Poté
souhaitant lui dire quelque chose, le rattrapa :
P – C'est quoi cette histoire ?!
Il pourrait venir avec nous.
Y – Nan … Il ne peut pas.
Un regard suffit à Poté pour
comprendre ce qu'il se passait. Le pasteur jeta un dernier regard à son mentor,
ce dernier fit de même, lui souriait comme s'il savait qu'il n'allait
probablement jamais se revoir. Poté tapa sur le flanc de son cheval qui se mit
aussitôt à galoper pour rejoindre Max et Yann qui avaient prit les devants.
Le Lonesome Cowboy s'agenouilla
devant la tombe de celle qu'il avait recueillit, qu'il avait entrainé pour
qu'elle puisse se défendre face à l'horreur de ce monde. Il pensait avoir
réussit à lui faire oublier sa vengeance mais rien n'y faisait, il aurait dû
rester avec eux. Il était en paix malgré tout, il avait confié ses idéaux ainsi
que ceux de Lily à cet homme. Plutôt ces hommes. Il chuchota :
LC – Je me demande …Comment c'est
là-haut … Je n'ai jamais été croyant … et je ne crois pas que ce soit le moment
pour une quelconque rédemption … Du moment que toi et moi sommes … L'esprit en
paix … Je me fiche du reste …
Il leva les yeux au ciel, et de
ses dernières forces, il dit :
LC – J'espère que le Whisky est
prêt … Tu m'avais promis un verre le jour ou tu as tué ton 1er
bandit … Je viens le chercher …
Il resta immobile pendant quelques
secondes, sa tête se rabattu soudainement, puis son corps tomba sur la tombe de
Lily.
M – On fait quoi ?
Y – C'est simple. Ce qu'on aurait
dû faire depuis le début.
P – S'attaquer à la source de tous
nos problèmes.
M – Nos chances de réussir sont
quand même très minces.
Y – J'ai toujours aimé donner tort
aux probabilités.
Le Cow-boy dégaina son colt et
tapa sur le flanc de son cheval, qui accéléra. Ses compagnons se regardèrent,
firent un signe de la tête et se mirent au galop à leur tour, le temps jouait
contre eux. Cowton allait bientôt partir.
Cow – Bon … On a eu l'indienne et
le lonesome cowboy, c'est déjà ça. Qui aurait cru qu'ils viennent défendre une
fille sans importance comme elle … Ce sont mes partenaires financiers qui vont
être content.
Un convoi de plusieurs caravanes
filait tranquillement en direction de la ville natale de Cowton, qui lui
appartenait entièrement. Plusieurs esclaves enchainés les uns aux autres
suivaient le convoi, recevant des coups de fouets de la part des fermiers de
riches propriétaires. Carter, qui avait été chargé de sa protection, lui
répondit :
Car – Oui enfin … L'un d'eux m'a quand
même assommé. Vous êtes sûre de ne pas vouloir poursuivre les recherches ?
Cow – Naaaan. En ce moment ils doivent
sûrement fuir en direction du Mexique la queue entre les jambes.
Car – Si vous le dites.
Cow – En attendant, soyez mignon
et allez chercher de l'eau pour ma femme et mon fils, ils ont soif.
Car – Mais …
Cow – C'est un ordre.
Carter grinça des dents et
détourna sa route afin de se rendre vers la charrette de provisions. Cependant
le cri d'un de ses hommes l'interrompit. La personne en question tenta de
l'avertir d'un danger mais la balle qu'il reçut en pleine poitrine l'en
empêcha. La panique se répandit parmis
le convoi, pensant qu'il agissait d'indiens. Mais très vite, la menace changea
de visage. Il hurla à Cowton :
Car – Je crois que vous vous êtes
trompé dans votre estimation Monsieur.
Cow – Comment ça ?
Car – Les compagnons de l'indienne
sont là … et Il y a parmi eux un revenant.
Les trois héros fonçaient à toute
allure en direction du convoi, sachant que la bataille décisive commençait
enfin.
Part VI
Fin.
Theme :
Artics Monkeys – Do I Wanna Know.
Witch Hunter Robin – Shell (Guitar Version)